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10 février 2019

Une rencontre avec Eva, créatrice du “jeu n’harcèle plus”

Mais quel est donc ce jeu ? Minute papillon, nous allons y venir. Est-ce que vous avez déjà été victime de harcèlement ? Dans votre enfance, à l’adolescence, dans le monde du travail, sur le réseaux sociaux ? Que ce soit oui ou non, il est important que vous en appreniez un peu plus sur le sujet, afin que nous puissions tous agir. Aujourd’hui, je rencontre Eva Monaco, future maîtresse et créatrice du “jeu n’harcèle plus”, un jeu éducatif adressé aux enfants du CE2 à la fin du collège pour informer et lutter contre le harcèlement scolaire mais également contre celui qui règne sur internet.

Elle m’a contacté via Instagram pour me demander de partager la cagnotte Leetchi qu’elle organisait pour sortir son jeu et j’ai été très touchée par le sujet. En effet, je n’en parle pas souvent mais j’ai moi-même été victime de harcèlement scolaire et j’en ai beaucoup souffert. Si je peux apporter ma petite pierre à l’édifice et aider les centaines d’enfants et d’adolescents qui subissent le même sort, alors ce sera une victoire pour moi. Je vous laisse avec l’interview, n’hésitez pas à me raconter vos anecdotes, si vous avez été victime de harcèlement. En partageant nos histoires, en témoignant nous pourrons faire avancer les choses et nous serons, surtout, moins seul !

1/ Bonjour Eva. Dis-nous tout ! Ce que tu fais, ton métier, tes passions, d’où viens-tu.

Je viens du Nord-Est de la France, dans le secteur de Metz ! Je suis en deuxième année de master MEEF 1erdegré dans le but de devenir professeure des écoles primaires. J’ai plusieurs activités en dehors de l’université : je pratique la zumba, pendant 5 ans j’ai fait du théâtre mais avec les études je ne trouve plus le temps d’en faire, malheureusement ! J’adore créer des cartes personnalisées pour différentes occasions : anniversaires, mariages, fêtes de fin d’année etc. Quand je crée mes cartes mon bureau devient un vrai chantier avec des paillettes, des stickers, du scotch, etc. et les idées fusent dans ma tête ! J’adore aussi le monde de l’animation, pendant les vacances scolaires j’ai longtemps travaillé dans un centre aéré auprès d’enfant de 3 à 13 ans. C’est d’ailleurs grâce à cela que j’ai pu découvrir mon envie de faire des études pour travailler avec les enfants en faisant maîtresse.

2/ Tu as toi-même été victime de harcèlement scolaire. Est-ce que tu peux nous dire comment tu as réussi à gérer la situation ? Quels sont les conseils que tu donnerais à des enfants dans le même cas ?

En effet, j’ai été victime de harcèlement scolaire pendant 1 an et demi au collège. Cela remonte aux années 2012-2013. A cette époque le harcèlement scolaire n’était pas du tout reconnu et dans ma scolarité je n’ai jamais entendu le mot « harcèlement » c’est pourquoi je ne me savais pas réellement victime de ce phénomène. Je subissais quotidiennement les brimades de mes camarades par des surnoms, des pièges par SMS et des cris d’animaux quand j’arrivais en classe (on me surnommait le singe à cause de mes poils aux bras). A cette époque je reniais énormément le fait d’être victime face à un groupe. J’essayais de rigoler avec eux et même d’être leur amie pour ne plus subir de moqueries. Je ne disais rien à mes parents et j’avais de plus en plus de mal à m’aimer et à m’accepter. J’ai commencé à devenir très agressive avec ma famille car j’avais énormément de rage en moi et à me désintéresser de l’école. Je ne travaillais plus et mes notes étaient assez basses.

Un jour mon père a lu mon journal intime (tu vas te dire oh mon dieu il a osé faire ça !! mais finalement heureusement qu’il l’a fait) et il a vu que je parlais de moqueries etc. Mes parents ont écrit un mot à ma professeure principale pour lui faire part des brimades que je subissais. C’était une femme petite en taille et assez menue mais niveau prestance : elle en imposait haha ! Alors dans un silence effroyable elle a poussé son coup de gueule, ne cherchant pas à savoir qui étaient les coupables et bien fait comprendre qu’elle ne rigolait pas avec ça et qu’elle n’avait pas intérêt à savoir que cela continuait car les punitions seraient importantes. Les brimades ont cessées peu à peu pour n’être qu’un vilain souvenir. Comme j’avais gardé cela pour moi pendant un an et demi, j’étais vraiment détruite de l’intérieur.

Par la suite je suis allée voir une psychologue pendant un an et demi également pour me reconstruire et apprendre à m’aimer à nouveau. J’ai aussi osé commencer à faire du théâtre. Je n’osais pas en faire auparavant à cause des moqueries des autres élèves. Avec l’aide de la psy j’ai réussi à m’inscrire à des cours de théâtre et j’ai réussi à monter sur scène malgré ma peur du jugement des autres. Je pense que j’ai réussi à gérer ce traumatisme grâce à ma psy et au théâtre car toute seule je n’arrivais pas à en parler.

Je dirai à des personnes victimes que oui ils ont peur de leurs harceleurs, oui ça fait peur de parler car on se dit que si ça se trouve après ça sera pire, oui ça fait tellement mal de se prendre toutes ces méchancetés à la figure mais il faut oser. Oser en parler à ses proches (famille, amis), oser faire confiance à l’enseignant pour qu’il nous aide à régler ce conflit, oser dire que l’on va mal et que l’on a besoin d’aider, oser dire stop à son harceleur. Aujourd’hui il y a des numéros verts mis en place pour aider les victimes, les parents de victimes à trouver des solutions contre ce phénomène. C’est pour ça qu’il faut en parler car ils pourraient trouver plus facilement de l’aide qu’à mon époque !

3/ Est-ce que tu trouves qu’on parle et agit assez pour lutter contre le harcèlement à l’école ?

Non, pas du tout ! Alors oui, une journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire a été instauré en 2015 mais je trouve justement que l’on entend parler de ce phénomène que lors de cette semaine banalisée. Or, le harcèlement scolaire c’est tous les jours dans les écoles primaires. C’est 10% d’élèves victimes, c’est énorme et il devrait y avoir des actions menées chaque jour dans les écoles, des plans de lutte etc. Mais lors de mes nombreux stages en lien avec mes études je n’ai jamais vu d’actions menées dans les écoles. Parfois même les professeurs ne font pas de leçon d’Enseignement Moral et Civique sur le sujet alors que cela est au programme des écoles dès le CP. Dans les pays nordiques comme en Finlande de nombreuses actions sont menées et cela a permis de  baisser de 98% le harcèlement dans ce pays. Je pense que la France devrait faire plus de projets pour lutter contre ce phénomène.

4/ Aujourd’hui, tu nous présentes ton jeu, est-ce que tu peux nous dire comment est venue l’idée ?

J’ai travaillé au début de l’année scolaire avec un centre socio-culturel (le centre Saint Michel à Volkrange) pour faire des affiches pour mettre dans les écoles aux alentours. Cependant, en travaillant avec les enfants je me suis dis que ce n’était pas la bonne approche. Les enfants aiment jouer, c’est un fait ! Alors j’ai essayé d’imaginer un jeu ludique certes mais également éducatif. C’est pourquoi j’ai décidé de faire un mélange du jeu de l’oie pour le côté ludique et du trivial poursuit pour donner des connaissances aux élèves.

5/ Il s’appelle « Jeu n’harcèle plus ». Est-ce que les mots jeu et harcèlement sont compatibles ?

Alors je pense qu’a priori non ils ne sont pas compatibles, car le harcèlement est un jeu pour le harceleur ! Mais ici, ce jeu a un objectif éducatif et dans l’enseignement on voit de plus en plus des approches par les jeux éducatifs pour donner des connaissances aux élèves alors pourquoi pas le faire également avec un sujet aussi grave que le harcèlement ? Peut être justement qu’une approche où les élèves sont actifs dans leur apprentissage leur permettrait de retenir plus d’informations que lors d’un enseignement dit frontal !

6/ Pourrais-tu nous dire pourquoi il est important que nous participions à la cagnotte ?

Je pense qu’il est important que les gens prennent conscience de l’ampleur du phénomène et pour cela il faut faire connaître les actions qui sont menées pour lutter contre le harcèlement scolaire. De plus, j’envisage de faire un système de prêt du jeu dans les écoles primaires de France qui seraient intéressées par mon jeu ! Je n’ai pas eu le droit à des subventions de la part des mairies car je ne mène pas mon projet dans le cadre d’une association. C’est pourquoi je demande de l’aide car faire breveter et produire un plateau complet coûte cher et je ne peux pas assumer les frais car je suis étudiante et je n’ai pas de salaire.

7/ Qu’est-ce que nous pourrions faire pour lutter de notre côté contre le harcèlement ?

Je pense qu’il faudrait que les gens prêtent plus attention à ce phénomène, que ça soit sur la toile ou dans les écoles. Le problème est que souvent les gens s’intéressent au phénomène quand un drame se produit. Mais il faut faire plus que cela. Par exemple suivre le compte ministériel qui lutte contre le harcèlement scolaire #NAH (#nonauharcèlement), relayer les projets et actions qu’ils mènent. Puisqu’aujourd’hui tout se passe sur internet il est important que les gens lisent et voient ce qui est fait contre ce phénomène. Il est important de prêter attention aussi à notre entourage, un changement de comportement, une baisse des notes par exemple sont des signes qui peuvent montrer un certain mal-être. Il est également possible de s’intéresser aux différentes associations comme marionlamaintendue qui luttent tous les jours et mettent en place des projets pour faire connaître le phénomène. Il faut aussi prêter attention aux situations malsaines sur les réseaux sociaux et réagir face à un comportement douteux ou méchant !

8/ Quelle est ta citation favorite, pour tenir chaque jour ?

Je suis allée voir un film de Kheiron en avant-première en septembre, « Mauvaises Herbes » et dedans j’ai retenu une phrase « un enfant qui cause des problèmes est un enfant qui a des problèmes ».  Cette citation du film me motive tous les jours car oui il faut aider les victimes mais pas seulement. Il faut également aider les harceleurs, les spectateurs, etc. Il y a tellement à faire pour cette cause et il faut veiller à ne pas oublier chaque protagoniste dans les situations de harcèlement car ils ont chacun une importance particulière et ils ont tous des conséquences sur ce qu’ils ont vu / vécu.

Et je dirai aussi que j’aime bien chanter “Aller plus haut” de Tina Arena haha cette chanson me correspond bien, le texte me parle énormément !


Pour accéder à la cagnotte c’est par ici : https://www.leetchi.com/c/jeu-nharcele-plus (un don, même d’1 euro est extrêmement important, c’est en se serrant les coudes et en luttant ensemble que nous pourrons faire bouger les choses !).

Pour contacter Eva et discuter du projet et/ou apporter vos idées : eva.monaco9@etu.univ-lorraine.fr


 

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Filed Under: Lifestyle Tagged With: agir, citoyen, enfant, France, Harcèlement scolaire, jeu éducatif, leetchi, Lifestyle

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